Plan de commentaire de Lucille Nicolas (à noter)

commentaire de la première partie du chapitre 4 de 1984 allant de "Winston composa" à "prouver qu'il y avait eu falsification" bien entendu à étoffer, auquel il manque les transitions..

Les romans d’anticipation tels que Fahrenheit 451 de Bradbury ou encore Le Meilleur des mondes de Huxley sont des oeuvres dans lesquelles les auteurs dépeignent une société future dans où le pire s’est produit. Le plus souvent, cela vise à critiquer les régimes totalitaires (fascistes, communiste…) . L’extrait de 1984 de Orwell que nous allons étudier, se déroule à Londres sous une dictature dirigée par Big Brother, un chef invisible. Winston Smith, le protagoniste, travaille au Ministère de la Vérité dont le rôle plutôt surprenant et paradoxal est de falsifier des documents afin de correspondre aux déclarations du Parti et aux évènements récents. Ainsi, nous pouvons nous poser la question suivante : quel aspect l’auteur donne-t-il du régime de Big Brother et en quoi cela lui permet-il d’attaquer les régimes totalitaires ? Tout d’abord, nous étudierons la description d’un gouvernement tout-puissant, puis dans une deuxième partie, nous verrons comment l’Etat falsifie pour mieux contrôler les esprits et enfin, dans une troisième et dernière partie, nous étudierons les éléments qui rappellent les régimes totalitaires.

I ) Un gouvernement tout-puissant…

1 : un gouvernement impersonnel…

Tout d’abord, aucun nom d’homme politique ou de responsable quelconque à part celui de Big Brother n’est cité dans le texte.

-pronom impersonnel « on » l .5

-« le Parti » l. 45

-« avaient été rassemblées et collationnées », l’emploi du passif montre bien que le Parti est puissant mais sans toutefois lui attribuer une personnalité, par l’absence de citation de noms de personnes.

De plus, on retrouve dans le texte un certain nombre d’expressions évoquant un pouvoir politique lointain, presque inaccessible.

-« terme officiel »

-« le ministère de l’Abondance » et non pas le ministre comme l’on aurait pu le dire…

2 :… qui contrôle l’économie

Tout d’abord, ce régime est bel et bien un régime totalitaire contrôlant tout et notamment l’économie. Le gouvernement fait par exemple des prévisions sur la production ( « les prévisions officielles pour la production de différentes sortes de marchandises » l.15-16) et met en place un « plan triennal ».

De plus, on peut citer l’exemple du chocolat qui est donné ici, le gouvernement contrôle la ration de chocolat de la population (coef lignes 24 à 26)

3 :…et la guerre.

En effet, tous les régimes totalitaires contrôlent la guerre, le régime de Big Brother ne fait pas exception. En effet, la guerre fait partie de l’économie à part entière.

L’Oceania est en guerre sur différents fronts partout dans le monde.

-« Inde du Sud »l.10

-« Afrique du Nord »l.11

De plus, le Parti fait des prévisions sur l’évolution de cette guerre, qui s’avèrent d’ailleurs erronées.

-« prédit »l .8

II )…qui falsifie pour contrôler

1 : Le travail de Winston es t de « rectifier » des documents

Tout d’abord, le seul fait que falsifier soit le travail de Winston est surprenant, encore plus lorsque l’on sait qu’il travaille pour le gouvernement.

-« le travail de Winston était de rectifier »l.19

De plus ce travail est une habitude pour lui, les mouvements qu’il effectue sont automatiques, comme s’il était lui-même une machine. Ainsi, le Parti contrôle les esprits même des personnes étant employées pour falsifier des documents dans le but de contrôler les esprits de toute la population.

-« corrigée en deux minutes »l.22

-imparfait montre l’habitude « il avait fini »l.29 ; « agrafait »l.29. Ici, l’habitude devient une sorte’ de soumission au pouvoir de Big Brother et du Parti.

-« d’un geste autant que possible inconscient »l.31, montre que Winston n’est pas totalement soumis au point d’être d’accord avec les agissements du Parti puisqu’il ne veut pas se sentir responsable d’un fait qu’il considère comme mal alors que les autres personnes effectuant le même travail que lui le font sans aucun scrupule.

2 :Le gouvernement contrôle le passé et le futur

Grâce à ce système qui fait penser au travail en usine, le Parti peut falsifier le passé et faire croire tout ce qu’il vaut à la population désormais docile et disciplinée. Ainsi, le fait de pouvoir en quelque sorte réinventer le passé permet au gouvernement de contrôler le futur et de se montrer toujours comme ayant raison

-« le passé était mis à jour »l.44, on voit ainsi que seul le présent est important et que le passé comme le futur ( prévisions…) doivent s’y conformer.

De plus, cette opération de falsification est très importante dans le processus de contrôle des esprits, ce qui explique la récurrence de l’adjectif qualificatif  « nécessaire » (lignes 5, 27, 36)

III ) …qui rappelle les régimes totalitaires ayant existé

1 :Le communisme

Le régime politique décrit dans le roman n’est pas sans rappeler le régime communiste mis en place en URSS. En effet, divers points communs sont remarquables. Par exemple, le « plan triennal »l.17 est certainement inspiré des fameux plans quinquennaux de Staline. Le fait de vouloir contrôler l’économie est un des points importants du communisme. La « ration de chocolat »l.24 est elle aussi un exemple de points commun entre ces deux régimes, l’un étant fictif et l’autre ayant existé. Enfin, toute la production est dirigée par l’Etat dans le régime de Big Brother, cela nous est montré par l’adjectif qualificatif « officielles » associé au nom « prévisions »l.14

2 : La censure

La censure est extrêmement utilisée dans les différents régimes totalitaires, et c’est ici le thème principal du texte. On peut se rappeler par exemple les livres brûlés par les nazis ou encore les écrivains s’opposant au gouvernement de Staline, envoyé au goulag…Ici, tous les types de documents possibles et imaginables sont contrôlés par l’Etat

-accumulation « aux journaux, mais aux livres, périodiques, pamphlets[…] »l.40 dont l’effet est encore accentué par l’expression « non seulement »l.39 qui la précède.

-adjectif qualificatif « imaginables »l.42

3 : une société portée sur la guerre

Dans le reste du roman, il est expliqué que la guerre fait partie intégrante de l’économie et permet à la population de créer et de produire sans pour autant consommer.

-vocabulaire de la guerre héroïque « offensive », « haut commandement »l.10

Cette économie tournée vers la guerre ne peut manquer de rappeler l’économie allemande pendant le Seconde Guerre Mondiale qui utilisait les camps d’extermination comme des usines et les juifs comme des esclaves et des matières premières.

Ainsi, nous avons vu tout d’abord en quoi le gouvernement est décrit comme tout-puissant, puis dans une seconde partie, nous avons vu  comment il s’y prenait pour contrôler les esprits par la falsification et enfin en quoi il rappelait les régimes totalitaires réels, ce qui permet à l’auteur de les critiquer. On peut alors faire le rapprochement avec Thomas More qui dans son Utopie, décrit non pas une société dans laquelle le pire est arrivé mais une société parfaite, idéale, mais toujours dans le but de critiquer la société de son époque.