Les origines du théâtre

Publié le par lesilluminees.over-blog.com

Selon la Poétique d'Aristote, le théâtre est issu du dithyrambe, chant en l'honneur de Dionysos dans lequel se répondent la voix du chef de chœur seul et celle du chœur entier. À ces occasions avait lieu le concours de tragédie. Le spectacle se déroulait dans un théâtre (theatron) de plein air. Le mot amphithéâtre n’était pas utilisé par les Grecs, mais plutôt par les Romains.
 
C'est en tout cas à Thespis, ( VI e siècle av. J.-C.), que l'on attribue l'invention de la tragédie, et donc de l’art dramatique. Il serait le premier à avoir introduit sur scène un personnage indépendant du chœur lors d’un dithyrambe. Interprétant le rôle principal de son histoire, Thespis aurait, pour la première fois, récité un monologue auquel aurait répondu le chœur.
Dionysies, tragédie et comédie
 
A partir de 545 av. J.-C., des pièces sont jouées à Athènes lors des "Grandes Dionysies", festivités en l’honneur de Dionysos.
 
La cité-État gère ces concours : elle choisit les dramaturges, finance en partie les spectacles notamment en versant un salaire aux poètes et acteurs. De plus, elle permet aux plus pauvres d’assister à ces représentations en leur accordant des aides financières.
 
Cette fête dure sept jours (deux pour les processions en l’honneur de Dionysos, un pour le dithyrambe, un à la comédie et trois à la tragédie). Pendant les 3 jours consacrés à la tragédie, outre une trilogie de tragédies, les poètes désignés doivent présenter un drame satyrique (bouffonnerie mettant en scène les dieux d'une façon parodique et obscène).
 
  
Les acteurs, leurs costumes et leurs masques
 
Les acteurs (uniquement masculins) portent des vêtements ordinaires ou des costumes, mais aussi des masques plus grands que leur visage, permettant de mieux les voir et d'indiquer la nature de leur personnage. Les dimensions de ces théâtres interdisent tout effet trop subtil qui serait imperceptible pour les spectateurs, et imposent un mouvement organisé et rigide, ainsi qu'une voix forte. La musique et les danses participaient au spectacle qui ressemblait plus à l’opéra qu’au théâtre tel que nous le connaissons de nos jours.
 
 
  
 
 
L'architecture
 
 
Grèce
 
Les théâtres permanents en pierre, dont les ruines sont encore visibles aujourd'hui, ont étés construits après le IVe siècle av. J.-C., autrement dit après la période du théatre classique.
 
Les théâtres en plein air, paraissent pouvoir accueillir un orchestre, au bas d’une scène surélevée pour les acteurs, ainsi qu’une rangée de gradins en demi-cercle, construits à flanc de colline autour de l’orchestre.
 
Rome
 
Comme en Grèce, les édifices destinés au théâtre n’apparaissent qu’après la fin de la période classique, vers le IVesiècle av. J.-C. Les Romains craignentd’offenser un de leurs nombreux dieus en construisant un théâtre en l’honneur d’un autre .
 
 
La tragédie
 
La tragédie antique grecque
 
La tragédie grecque connait son apogée au v e siècle av. J.-C. La première tragédie connue est Les Perses"d’ Eschyle (472 av. J.-C.), la dernière est Œdipe à Colonne de Sophocle (401 av. J.-C.). Sur plus de mille tragédies écrites entre ces dates, il n’en reste que 32, composées par Eschyle , Sophocle et Euripide et seulement quelques unes ont été retrouvées.
 
Eschyle est le premier à avoir l'idée d'introduire un second acteur, le "deutéragoniste", pour instaurer un dialogue. Il est considéré comme le père de la tragédie antique. Il a également introduit les décors et les costumes.
 
Ces tragédies antiques ont une structure extrêmement rigide, sont écrites en vers et divisées en "épisodes" (scènes), où se s'introduisent des dialogues et des poèmes lyriques chantés par le Chœur.
 
Les récits sont souvent issus de la mythologie et de l’histoire antique, bien que les poètes prennent certaines libertés dans la rédaction de leurs pièces qui posent des questions politiques et métaphysiques. Le nombre de comédiens étant restreint, les événements sont souvent rapportés par le dialogue et les chants du chœur.
 
Les personnages sont héroïques, vivent des combats, des passions, des douleurs exceptionnels et sont bien entendu des princes ou du moins des nobles pour la plupart.
 
L'inévitable fin funeste du personnage, doit provoquer chez le spectateur des sentiments de pitié et de terreur, et opérer la purgation de ses propres passions("catharsis").
 
La tragédie romaine
Les seules tragédies romaines de cette époque qui ont survécues sont celles de Sénèque, qui datent du Iersiècle apr. J.-C. Il s’agit de "tragédies de salon", écrites pour être récitées, et non pas pour être représentées, le goût du public pour la tragédie étant alors limité.
 
Elles se basent sur les mythes grecs, tout en mettant l’accent sur des éléments surnaturels, et en y ajoutant violence et passions extrêmes. Le héros romain n'est pas responsable de ses actes.
 
La structure des tragédies romaines (cinq actes entrecoupés de monologues et d’oraisons poétiques) a exercé son influence sur les auteurs de la Renaissance.
 
 
La comédie
La comédie antique grecque
Les plus anciennes comédies conservées sont celles d’Aristophane, celui-ci ne semblant appartenir qu'à la troisième génération de poètes comiques.
 
La comédie « ancienne » suit un schéma très simple, qui s'inspirerait des anciens rites de fertilité. Il s'y ajoutent des plaisanteries triviales, des tirades satiriques dirigées contre les personnages publics et une caricature des dieux. 
 
La comédie cherche d'abord à provoquer le rire. Elle use de tous les artifices tels que les jeux de mots, déguisements outranciers et autres pour y parvenir.
 
La "comédie nouvelle"
 
Les comédies « anciennes » et les tragédies antiques, perdent peu à peu de leur attrait. Apparait alors une forme de comédie locale (appelée "comédie nouvelle"), dont il ne reste qu’un seul exemple complet : L’Avare ou le Misanthrope (317 av. J.-C.), de Ménandre.
 
Ces pièces sont bâties autour d’une situation familiale associant amour, argent et quiproquos, et de types sociaux caricaturés et faciles à identifier : le père avare, la belle-mère acariâtre, etc.
 
Enfin, au premier siècle, c’est l’art du mime et de la pantomime qui domine les genres classiques et qui reçoit les faveurs du public.

A méditer:
 
 
Dionysos étant un dieu d'origine asiatique, on peut se demander si la tradition grecque ne s'inspirerait pas d'une tradition orientale antérieure...
 
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